NUMÉRIQUE

Les Sciences du langage participent, en particulier dans le cadre de l’analyse du discours, de l’approche Texte, Discours, Objet ou encore de la linguistique interactionnelle, à la construction d’une épistémè du numérique. Cette posture résolument interdisciplinaire rappelle toutefois la nécessité qu’il y a à actualiser les formes de connaissances et de représentations, à saisir les trajectoires discursives pour mieux en comprendre le processus de production et de réception et in fine, à participer à la création et au renouvellement des connaissances.

 

Le numérique s’implique dans une double référence, d’une part dans l'utilisation de la technologie informatique pour stocker, traiter et communiquer des informations sous forme de données numériques et d’autre part dans son association aux technologies de l’information et de la communication qui incluent les ordinateurs, les smartphones, les tablettes, les applications, les logiciels, les réseaux de communication, les services en ligne, etc.

 

Les travaux entrepris dans le cadre de l’U.R. LHUMAIN ne peuvent se contenter d’appréhender le numérique comme nouvelle agora anthropo-techno(dé)centrée, dont les rouages seraient expliqués en grande partie par des traitements quantitatifs et automatiques d’analyse du langage. Ils insistent sur l’idée de ne pas concrétiser la notion de numérique (en recourant systématiquement à l’outil et à l’encodage) et de reconnaître l’enjeu qu’il y a en tant que chercheur à l’investiguer comme terrain et à y engager un travail d’abstraction. Les projets de recherche de LHUMAIN reposent sur une problématique commune du numérique comme entité qui « fait exister », en ligne et hors-ligne, avec ou sans dispositif digital, en face à face ou non, en présence et à distance ; l’analyse de ces phénomènes techno-langagiers renouvellent ainsi la relation étroite que noue l’être humain avec la technè. Les données traitées sont principalement audiovisuelles et/ou produites en contexte digital du type forum, chatbot, visioconférence. C’est pourquoi nous privilégions une linguistique interactionnelle appliquée à un numérique saisi comme composante d’un environnement modelé dans sa spécificité technologiquement médiée. Un regard critique et distancié ne suffit pas : l’objet d’analyse nécessite une recherche impliquée qui, loin de s’affranchir de la considération de biais ou du paradoxe de l’observateur, les considère comme des phénomènes de changements, d’ajustements intersubjectifs.

Ainsi, l’U.R. LHUMAIN s’inscrit dans des courants en sciences humaines et sociales qui questionnent et soutiennent l’examen des relations variées et complexes que les humains tissent avec les non-humains et ce, à travers les études conduites dans le champ des humanités et des cultures numériques ou encore de la littératie numérique (digital literacy : “Définition proposée par le site “inclusion-numerique.fr” : “La littératie web englobe « les aptitudes et les compétences requises pour lire, écrire et participer au web.”).

Le travail de problématisation des différentes notions qui composent l’acronyme LHUMAIN, appréhendées en termes d’inter-relation entre elles, cherche à prendre part à la discussion à propos des questions sociales vives de notre temps.

Dernière mise à jour : 08/05/2024