La détection du Syndrome Coronarien Aïgu (SCA) : un problème interdisciplinaire en Médecine, SHS, Aide à la Décision

Intervenants :

Bruno Bonu, Maître de Conférences en Sciences du Langage, responsable scientifique du projet « Interaction et Médecine : les CAtégories dans la Sous-Détection des Infarctus » IM-CASDI. Discutants : les docteurs du SAMU François Giraud (Saint Etienne), Alice Hutin et Lionel Lamehaut (Paris).

En présence : salle 003-Caryatide à St Charles 2, ou en visoconférence de 10h à 12h

Lien de connexion

https://univ-montp3.webex.com/univ-montp3/j.php?MTID=md8deb51cfc774dc077bb5eb043ffcf54

Le constat médical

Le problème posé dans la pratique urgentiste est la sous-détection des cas d’infarctus du myocarde ou Syndrome Coronarien Aigu (SCA). Ceux-ci représentent des volumes importants des interventions totales du SAMU. Dans les registres existants, il apparait que 50% des infarctus ne passent pas par la « voie royale » qui comprend la prise en charge par le SAMU et l’admission en cardiologie. Dans les 50% appelant le SAMU, 20% ne vont pas être détectés comme ayant un SCA potentiel.

 

 

 

 

 

Un problème médical… qui se constitue dans l’interaction

Les praticiens nous ont fait remarquer des effets de critères catégoriels sur la non détection de l’infarctus : certains groupes sont plus susceptibles d’être repérés que d’autres. Les hommes d’origine européenne autour de la quarantaine seraient ainsi beaucoup plus susceptibles d’être rapidement secourus que d’autres catégories, comme les femmes ou les personnes d’origine non européenne. Cette différenciation est attribuée à des sources multiples : Culturelles, Catégorielles et Épistémologiques, dans la mesure où certains groupes seraient rétifs à appeler les urgences, à demander rapidement et précisément de l’aide, que l’expression de la douleur thoracique varierait selon les appelants et que la manifestation de la souffrance prendrait des formes plus ou moins congruentes avec le langage et les attentes médicales. L’interaction représente le lieu où se manifeste la douleur et se déploie l’enquête clinique téléphonique. C’est le terrain de la Linguistique Interactionnelle. Un regard croisé entre médecins et chercheurs est indispensable.

Le corpus mis à disposition par le SAMU de Paris comporte deux sous-ensembles d’appels passés par des patients présentant un SCA ayant appelé le SAMU de Paris et transportés dans deux hôpitaux parisiens. Les premiers sera composé de patients détectés par le Centre 15, comme présentant un SCA. Les résultats d’un premier examen de ce sous-domaine feront l’objet de ce séminaire. C’est la Phase 1.  Les appels de patients victimes avérées, mais non détectés lors de l’appel seront analysés lors de la deuxième phase. Ces étapes donneront lieu à l’élaboration d’un cahier de charges pour un système d’aide à la décision qui représentera l’étape conclusive de la recherche et du projet. Dans ce séminaire nous donnerons des éléments de caractérisation interactionnelle de ces appels considérés typiques (ou presque).

 

Cette séance fait partie d’une série d’interventions. Dans le séminaire de l’Unité de Recherche LHUMAIN du 22 janvier 2021 « Relations disciplinaires : l’étude du Telecare dans les Humanités Numériques » (durée une heure et 46 minutes) le Docteur Hutin a présenté l’état de l’art du problème de la détection du SCA, du point de vue médical urgentiste (à partir de 10:38) :

https://www.youtube.com/watch?v=F3p_LJXDOQ8

Le Docteur Lionel Lamehaut a procédé ensuite à la présentation deux cas d’appel concernant le SCA (à partir de 31:28). Elle est suivie par des questions (à partir de 41:15) de la part des participants, Chantal Charnet et le docteur François Giraud. Enfin, Bruno Bonu a présenté un résumé et une mise en perspective de la recherche naissante (jusqu’à 54:50).

 

Dernière mise à jour : 18/11/2022